La traditionnelle foire à la brocante de la place Voltaire a ouvert ses portes hier. Pour tout trouver, du pin's à l'armoire normande. Avec ses stands blottis au pied des platanes, ses brocanteurs saucissonnant sous les parasols, la place Voltaire et le boulevard maréchal Joffre avaient hier un faux air de caravansérail. Cela fait maintenant 21 ans, presque une tradition, que les antiquaires et chineurs de tout poil posent leurs
malles dans ce vieux quartier de la ville. Faire leur inventaire est un travail digne du regretté Prévert : du "tout à dix francs" aux meubles précieux, des tableaux à l'argenterie en passant par les affiches 1900... Ca fourmille. Jean-Claude Dupuich, nouveau président du Comité Voltaire, s'est pourtant heurté à de nombreuses difficultés pour mettre en place cette vingt et unième édition. L'ouverture a été retardée d'une semaine, et au lieu de la centaine de stands habituels, seuls 70 brocanteurs ont répondu présent cette année.
Des barrages dissuasifs
"La foire a pâti des difficultés du moment, a expliqué M. Dupuich, que ce soit les problèmes économiques de la profession, où les barrages routiers qui ont dissuadé bon nombre de nos invités les plus lointains de venir jusqu'à Narbonne. La crainte d'être bloqué a été telle, a-t-il ajouté, que certains ne sont pas venus alors qu'ils avaient déjà payé leur place". La foire de Narbonne n'en reste pas moins une étape importante sur la route des brocanteurs qui sont venus de la France entière pour s'installer sur nos trottoirs et nos places. Comme chaque année les animations ne manqueront pas. A ne pas rater : samedi à midi, devant le bar Richelieu, le brocanteur venu de la province la plus lointaine recevra son poids en vin... les candidats devraient être légion !
Portrait d'une pionnière
Marthe Gourmain a 35 ans de brocante derrière elle. Mais attention, pas n'importe laquelle ! "Mon métier, explique t elle, c'est les métaux précieux, les bijoux, l'argenterie. Quand j'ai démarré avec mon mari on était les seuls à faire ça. Il a fallu créer le stock. On tournait alors sur 40 départements." Aujourd'hui Marthe Goumain ne quitte son magasin que lorsque l'été arrive. Un jour à Pézenas, l'autre à Béziers, le lot quotidien des itinérants de la chine. Mais si Marthe Goumain a sillonné toutes les routes de France, elle n'en est pas moins une fidèle de la place Voltaire. Déjà présente lors de la première foire de Narbonne, elle y est depuis toujours revenue. "La première année c'était différent, se souvient elle dans un sourire, nous étions dans des box en bois où il faisait une chaleur du diable. Cependant, affirme-t-elle, la place Voltaire est une bonne place".