L'Aga Khan recevait son poids en or et en diamants. C'est une coutume au comité Voltaire que d'offrir à trois brocanteurs leur poids en vins qui mûrissent sur nos coteaux et qui sont nos rubis languedociens : On récompense celui qui vient de la région la plus éloignée, deux autres sont tirés au sort. Le comité Voltaire a donc décerné ses trophées. Les lauréats sont
montés sur le podium et la balance.
M. Lignon a présidé à la cérémonie en présence du comité Voltaire et de la présidence qui pour la circonstance était en teeshirt des 21ème siècles de Narbonne. Le plus loin venait de Bretagne. Il s'agissait de M. Cougné, lauréat de l'an passé. Il était hors concours. M. Cougné, qui est un fidèle de cette manifestation narbonnaise, recevait, toutefois, une caisse de vins du Quatourze. Deux participants se trouvaient en compétition, MM. Robba et Michot, de Paris. Tous deux sont des familiers des puces de Saint-Ouen, M. Robba est un spécialiste de tapis, M. Michot fait à la fois de la brocante et du mobilier. "Nous vous proposons de tirer au sort, pour désigner le gagnant.", leur dit M. Lignon et c'est un petit Auvergnat, Stéphane Mariac, 5 ans et demi, qui prêta sa main à la fortune. Elle favorisa M. Michot, 70 kilos. Au tirage au sort, M. Lignon appela Mme Christiane Jean, de Toulouse, qui a son enseigne à Blagnac. Les haut-parleurs ont diffusé son poids, 61 kilos. On doit à la vérité de dire qu'une main généreuse lui appuya sur l'épaule à la montée des aiguilles. Autre gagnant, M. Tissot, de Saint-Symphorien, en plein cœur de la Bourgone. "En matière de vins, a-t-il avoué, je suis très chauvin : "Vous verrez, lui a dit M. Lignon, notre cru du Quatourze évoque le soleil languedocien, le bruissement des cigales." Ont doté ce prix : les vins de coteaux de Pérignan; M. Ortola, du Quatourze, qui présente, notamment, un macabeu blanc de blanc appellation d'origine, notre dame du Quartourze; la cave coopérative de Narbonne qui affiche un corbières; M. André Romain, viticulteur à Armissan.
SATISFAITS
Dans l'ensemble, les exposants ont été satisfaits. Selon la tradition, il y a eu les "acheteurs" du premier jour avant l'ouverture et il y a eu les autres. Un brocanteur nous a dit : "C'est incroyable le nombre de collectionneurs de cartes postales. Elles ont été envoyées à l'extérieur. On peut trouver ici des cartes d'Alsace, de Normandie, même de Belgique, d'Allemagne et d'Angleterre. On les achète moins cher ici que dans leur ville d'origine. J'ai vendu 60 francs une carte de Mulhouse en 1902. Elle vaut dans la ville 90 à 120 francs". Qu'est ce qui fixe aux choses une valeur ? C'est toujours la question que l'on se pose à la vue des choses quotidiennes de jadis devenues soudainement "objet précieux", comme les bouteilles de limonade et des bouteilles de parfum découvertes, sans doute, dans quelques décharges publiques. La clientèle était française, allemande, belge et hollandaise. Des brocanteurs et antiquaires ont concilié l'utile et l'agréable. Certains ont loué des appartements pour quelques jours de vacances sur le littoral... Sympathique !