Il y a quelques décennies, notamment avec son marché aux puces apparu au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le quartier Voltaire était sans doute l'un des plus animés de la ville. Mais la démolition d'immeubles anciens, conjuguée à la fermeture de quelques commerces, l'a fait peu à peu entrer dans le rang. C'est pour essayer de lui redonner vie et spécificité que l'association du Comité d'animation
Voltaire-Joffre a vu le jour en 1972. Et que, dans la foulée, une foire à la brocante, regroupant 32 exposants, a été créée. L'idée a été ponctuée de succès. Jusqu'à 150 personnes ont répondu présent et la cérémonie de pesée du brocanteur le plus éloigné de Narbonne, gagnant l'équivalent de son poids en vin, a apporté une touche de convivialité supplémentaire, en 1981. Depuis, la conjoncture économique a quelque peu freiné l'élan de l'association. Mais pas sa volonté de persévérer. Cette année, Paul Lignon, qui organisait la manifestation depuis plus de vingt ans, a pris du recul. Mais du 7 au 10 juillet, les visiteurs devraient être encore comblés en découvrant meubles anciens, bibelots, bijoux, vêtements anciens, monnaies, timbres... Rendez-vous est donné aux chineurs boulevard Joffre et place Voltaire, de 9 h à 19 h.
Midi Libre : La Foire à la brocante, c'est un peu l'image du quartier...
Jean-Claude Dupuich : Oui. C'est son fer de lance, l'une des rares occasions de faire parler de lui. Le quartier n'est pas piétonnier. On n'y vient pas par hasard et les gens y flânent peu. Cette manifestation, c'est donc l'occasion de le faire découvrir aux Narbonnais.
Midi Libre : Le nombre de brocanteurs a baissé ces dernières années. Combien en attendez-vous ?
Jean-Claude Dupuich : On en espère une centaine. Cette année, la CCI de Narbonne nous a apporté son soutien pour obtenir les listes des brocanteurs de tout le sud de la France. On dispose désormais d'un listing complet qu'il faudra peaufiner. Parallèlement, on s'est informatisé et on a agrandi les emplacements pour permettre aux brocanteurs d'être plus à l'aise. Des changements qui n'ont pas été effectués facilement mais qui nous faciliteront la tâche dans les années à venir.
Midi Libre : Cela veut dire que le comité d'animation a encore de beaux jours devant lui ?
Jean-Claude Dupuich : Sans doute. Pourtant, il n'est pas facile de faire vivre ce quartier. Dans ce contexte difficile, les gens ont plutôt tendance à se replier sur eux-mêmes qu'à se regrouper. Et face aux moyens en animation que s'accordent les grandes surfaces, on ne lutte pas dans la même catégorie. Mais cette année, du sang neuf est arrivé, apportant une nouvelle dynamique dans l'équipe. On s'est remis à payer les cotisations. Une seconde opération vide grenier a vu le jour. On a aussi créé l'animation "quartier en fête" et on espère organiser un nouveau rendez-vous commercial avant la fin de l'année. Souhaitons que cette dynamique ne sera pas de courte durée. Les idées ne manquent pas en tout cas. Ce sont plutôt les moyens et le temps pour les mettre en œuvre qui font défaut...