Meubles anciens, tapis, bibelots, livres, disques... Par hasard ou en connaisseur, impossible de ne pas trouver son bonheur. Ombre ou soleil ? Dès neuf heures, sur le boulevard Joffre, on choisit son camp. Comme aux arènes, le spectacle est beau des deux côtés. Certains ont aménagé leur stand avec beaucoup de style, comme ce brocanteur de la place Voltaire qui a reconstitué un vrai salon... en guise de vitrine.
D'autres ont préféré une exposition désordonnée, pour laisser le champ libre à ceux qui aiment fouiller. On est venu seul ou en famille, flâner pour le plaisir des yeux. Mais très vite, un cendrier marocain, un vieux disque des Beatles ou un tapis truc donnent envie de s'attarder. Le prix détermine la décision, le sourire du brocanteur scelle l'échange. On peut toucher, marchander un peu, voir plus loin et revenir à la charge. Le temps ne manque pas, le choix non plus. Michel et Murielle sont venus de Brive. Ils ont étalé leurs livres à l'angle du boulevard, par genre, mélangeant les vieilles collections et les nouvelles éditions. "C'est la première fois qu'on vient ici. D'habitude, on fait les marchés d'été. C'est dans "Aladin", le journal des foires et brocantes que l'on a appris l'existence de celle de Narbonne." La musique, qui résonne dans tout le quartier, rythme les ventes. "On a vu le même vase chez votre collègue, plus haut." lance un connaisseur. "Plus cher ou moins cher ?" s'inquiète le camelot. "Moins cher !" " On peut en discuter..." Les commerçants sédentaires du quartier, intéressés, sont eux aussi dans la rue. Pas pour vendre, cette fois, mais pour chiner. Encore trois jours pour réaliser une affaire.