Madame Marie-Jeanne Rigal, qui demeure dans la rue Arago, fréquente, en voisine, la foire à la brocante. Et chaque fois elle se sent émue par la présence de ces objets, de ces meubles chargés d'âme. Elle a tenu à nous faire part de son émotion : "Objets inanimés... toujours vous me parlez... Après quelques mois pendant lesquels, ma née modeste plume était en sommeil, pour raison de santé, notamment
incapacité visuelle, la brocante annuelle que j'aime tout particulièrement, m'a incité à tenter de vous faire part de mes impressions, très maladroitement... Amis lecteurs, vous serez indulgents j'en suis convaincue. Ce n'est pas en connaisseur que je parcours cette foire. Pourtant à Nancy, les deux Frères Majorelle, clients de l'Exceldior dont nous assurions la direction, pendant 12 ans, qui étaient devenus des amis, m'ont documenté si gentiment... Non, la brocante, pour moi certes, ce sont, parfois de très belles choses, la valeur marchande n'a guère d'intérêt, même à mon point de vue, de vieille sentimentale ô comblée ridicule, en 1982 ! Meubles de style, porcelaines fines, étains, cuivres, gravures, argenteries, et... j'en oublie... ont été les témoins, dans le passé de tas d'évènements qui constituent le déroulement d'une vie. Avec le poète, j'aime leur prêter une âme; ils me paraissent très souvent, désemparés, hors de leur cadre habituel, je les caresse au passage... et le courant passe entre nous. Je ferme les yeux un instant et pendant quelques secondes, je suis "rétro"... !!! très agréablement... Allons, ceux qui m'avez si souvent demandé pourquoi je n'écrivais plus ces quelques lignes, sans talent, au style désuet... vous diront que les rédacteurs de votre journal ont toujours à mon égard la même indulgence, la même bienveillance, l'accueil toujours aussi amical... Une fois de plus, "jeunesse et cheveux blancs" peuvent se comprendre".