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Depuis hier et jusqu'à dimanche, le quartier Voltaire, plus particulièrement la place Voltaire et le boulevard Joffre, ressemble à un vaste grenier. Un grenier à surprises où il fait bon flâner, regarder, toucher, choisir et discuter. Un grenier comme on n'en trouve plus dans les maisons des grands-parents. Voilà à quoi fait penser cette 13è foire à la brocante organisée chaque année au début de l'été, par le Comité

d'animation des commerçants du quartier.

Cette 13ème foire, un chiffre porte-bonheur, a été officiellement inaugurée, hier matin, par MM. Cailly, sous-préfet, M. Régis Barailla, député, Me Hubert Mouly, maire et conseiller général. Dans l'assistance, de nombreuses personnalités parmi lesquelles le commandant Maillard, commandant la compagnie de gendarmerie ; MM. Pujau, Mècle, Tournié, adjoints au maire; Mlle de Pedro, Mme Pujol, MM. Cabirol et Andrieu, conseillers municipaux, Clément, président de la Chambre de commerce, Thirion, commissaire aux renseignements généraux, etc. L'assistance était guidée à travers les nombreux stands par MM. Dupuich, Lignon et Terral, du comité d'animation en l'absence de la présidente Mme Claude Denis, retenue à sa pâtisserie. Il y avait aussi M. Guy Francès, responsable des foires à la mairie et Claude Dehlin, chef du service économie de la mairie.

Brocanteurs

Ils sont une centaine de brocanteurs à participer à cette foire, venus des quatre coins de France, de Bretagne, du Nord, des Bouches-du-Rhône, de l'Ain, du Lot, de la Gironde, du Midi-Pyrénées, du Languedoc-Roussillon et bien naturellement du Narbonnais. Il s'agit pour la très grande majorité d'entre eux de véritables fidèles, qui reviennent à chaque édition et que l'on retrouve à la même place. Leur origine géographique prouve d'une part leur attachement à notre région mais d'autre part, la renommée de cette foire à la brocante. Il n'existe que très peu de foires à la brocante et on peut dire que celle de Narbonne s'est hissée au fil des ans au niveau de celle de Pézenas. Qu'y trouver ? Absolument de tout. De la petite babiole à deux sous à l'armoire d'époque en passant par des cartes postales, des timbres, des pièces de monnaie, des tableaux, des cannes, des livres, des disques et des milliers de bibelots. Le tout exposé sur la place Voltaire et les trottoirs du boulevard Joffre. Le public pourra bader, chiner et repartir avec un petit ou un gros souvenir. Car il y a des affaires à faire. A condition de prendre son temps et de fouiller. Les exposants se sont doucement installés dès les premières heures de la matinée. Une installation qui perturbe quelque peu la circulation du centre ville, mais ça devrait aller un peu mieux dès aujourd'hui puisque hier c'était jour du marché, cours Mirabeau et plan Saint-Paul.

Une profession méconnue

Beaucoup de brocantes, mais aussi quelques antiquités, c'est-à-dire des pièces rares et de valeur, concentrées surtout sur la place Voltaire. Un des exposants, Francis Borde, de Cuxac, nous a expliqué la différence qui existait entre un brocanteur et un antiquaire. "Sur le plan juridique, et il sait de quoi il parle, puisqu'il est titulaire d'une maîtrise en droit, il n'y a aucune différence. Le Code civil ne parle que du brocanteur, comme étant un revendeur d'objets mobiliers d'occasion. Par contre, poursuit-il, c'est sur le plan professionnel que devrait se situer normalement cette différence. Et cela à deux niveaux, le premier quant à la compétence, puisque l'antiquaire est un véritable spécialiste, le second quant à la qualité des objets. Un antiquaire digne de ce nom n'a que de la marchandise ancienne, authentique. Il ne propose pas de copie. En réalité, ici, nous sommes bien tous des brocanteurs. Une profession passionnante que le public connaît très mal et en tout cas dont il se fait neuf fois sur dix une idée inexacte." Les professionnels insistent sur la confiance que l'on peut avoir en eux. Le fait qu'ils reviennent chaque année est une garantie. Ils conseillent aussi d'acheter. Il est évident que c'est leur intérêt, mais ils soulignent que plus ça va et plus la marchandise se raréfie. Autrement dit l'achat du vieux est toujours un placement puisque tout ce qui est rare est cher. Mais il est aussi une tradition à ne pas oublier : la discussion des prix. Le marchandage c'est un peu l'essence de cette profession. Il n'est plus ce qu'il était avant, mais il se fait encore un peu. Autant en profiter avant qu'il ne disparaisse complètement.

 Deuxième journée

Dans son allocution, Jean-François Dupuich, vice-président, souligna que le quartier Voltaire était en train de retrouver une seconde jeunesse, liée d'ailleurs à la politique de rénovation du centre ville, mais avoua combien il était difficile à ce quartier de se redonner une âme. Une âme, c'est bien ce que recherchent, à travers ces animations, les commerçants du quartier qui viennent de créer un nouveau sac plastique pour les commissions. Beige clair, ce sac montre d'un côté la foire à la brocante et souligne les efforts des 100 commerçants qui invitent leurs clients à faire leurs achats au quartier. Léon Pujau, adjoint délégué à l'économie, insista sur la qualité de cette foire qui prend chaque année de la bouteille et gagne en qualité. Il félicita les organisateurs et les exposants. Il termina en disant combien le comité d'animation était sur la bonne voie pour donner une âme à ce quartier.

Catégorie : Presse - Midi Libre
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